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 Jusqu'à ce que mort s'ensuive... [Terminé]

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Dr. Freyja Howlin
Admin et Fondatrice Ethérée

La Mère des Damnés
l'ombre de la cité maudite.
,
Jusqu'à ce que mort s'ensuive... [Terminé] Tumblr_mh5o57wcMz1qbji6ao1_500
JE SUIS : le règne nouveau.
RANG : couronne de Dieppgard.
METIER : dirigeante du peuple mort-vivant.
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Jusqu'à ce que mort s'ensuive... [Terminé] Vide
MessageSujet: Jusqu'à ce que mort s'ensuive... [Terminé]   Jusqu'à ce que mort s'ensuive... [Terminé] Icon_minitimeMer 12 Mai - 17:16


Et tombe, et coule, tombe à nouveau, coule encore. Obsédant. Ce ne sont pas les aiguilles d'une horloge qui courent. Non, le temps n'a plus ni consistance ni importance sous cette terre. Ce n'est pas la chute inexorable du temps, c'est moins affreux, c'est juste de l'eau. Elle est translucide. Elle serait plus belle si elle était orange, ou rouge même. Faute de quoi, elle tombe, elle glisse. Elle devient noire, noire de l'encre de cette carte qu'elle frappe puis caresse. Et les formes coulent, les frontières s'efface, Frözen s'en trouve difforme, déformée, l'eau repousse les traits, gomme les villes, les peuples fondent, ils deviennent une tâche sombre et indistincte, et finalement, l'eau aussi détruit tout, elle ne vaut pas mieux que le temps. Elle emporte tout sur son passage. Un tâche aux contours foncés et à l'intérieur pâle. Ce sera comme cela, à la fin. Des os sans intérieur. On ne les donne même pas aux chiens. On les donne aux charognards, pour qu'avec leur rage ils deviennent poussière.

Une main osseuse plia avec soin les bouts cornés et humide de la carte qui se ferme toute seule, sous les gouttes d'eau. Cette main semble fragile, mais elle est comme cette eau, finalement, elle trouble, elle frappe, elle caresse. Elle tue. Et emporte avec elle cette carte qui ne servira plus. Qu'importe, au final ? Les frontières sont faites pour être effacées, recommencées. Jamais parfaites. Une autre prendra sa place, elle la prend déjà d'ailleurs, quelques mètres plus bas, plus profond, elle est étendue sur le bureau de celle qui dirige. Celle qui dirige les morts. La némésis de la Mort elle-même, Freyja Howlin. Placide et contrôlée, celle-ci s'installe à son bureau, écarte d'une main pâle la paperasse qui jonche le plan de travaille, avant que ses yeux brillants ne s'arrêtent sur un dossier, posé là, qui ne l'était pas à son départ. Avec une lenteur mesurée ses mains le soulèvent, le feuillettent. Voilà qui a de quoi être convaincant... Et qui tombait à pic, alors qu'elle venait de convoquer son cher lieutenant. Son regard balaya le bureau, à le recherche de ce qui allait avec, et lorsqu'il s'y heurta, la dame ne put se priver d'un léger sourire. Bouillonnant, crachotant, un étrange liquide fluorescent se débattait dans son écrin de verre, se jetant furieusement contre les parois. En prenant garde à ne pas le renverser, Freyja reposa doucement le dossier sur le bureau et, sans s'intéresser de plus près au flacon, comme pour faire durer le suspens et le plaisir, elle s'en éloigne. Elle s'en éloigne, marche un peu, juste pour entendre le bruit de son pas résonnant dans la pièce.

Le travail de Démosthène avait beau être remarquable, Dieppgard était dans une position délicate. La fuite d'un de leur sujet d'expérimentation, une certaine Alice Weaver, avait détruit une partie de la ville et jeté le doute et la discorde dans la ville. Si l'évènement commencer à s'effacer derrière eux, cette viking était elle, surement retournée à son peuple, et cela ne présageait rien de bon... L'affaire « Guerikk des Aurores » était à peine classée qu'à nouveau une source de tension avait fait irruption... Mais si ce n'était que cela ! Non, il y avait pire. Car la révolte de ces trois morts-vivants qui étaient allés jusqu'à périr sous les coups d'épées des damnés dans le seul but de couvrir l'escapade de leur prisonnière, elle jetait de gros doutes sur la confiance du docteur Howlin. Elle n'était plus si sûre de l'unité de la cité, ni du bien fondé de ses actes... Ironique, me direz-vous ! En réalité, Freyja, à cet instant, avait terriblement pris conscience de la souffrance qu'elle et ses alliés infligeaient sans scrupules à leurs nouvelles recrues... Mais sa propre rage l'aveuglait, et sa rage était contagieuse, Dieppgard était tout d'un bloc dressée contre les vivants, contre ces vivants, ces vivants d'un monde trop pur et trop clair... Maintenant, il était trop tard pour reculer. Le docteur ne se souciait plus que de son peuple, un peuple qui semblait placer toute sa confiance, sa lourde conscience sur de bien fragiles épaules. Oui, il ne fallait pas décevoir le peuple, il fallait lui offrir une deuxième vie aussi digne que possible, et qu'importe si pour cela du sang devait être versé. Et dieu sait si les lames damnées savent le faire couler, jaillir, danser.

Deux coups frappés à sa porte la tirèrent de ses pensées obscures. Freyja s'aperçut que ses ongles tranchants, dans son poing fermé, avait transpercé la peau diaphane et tracé des sillons pourpres et irréguliers entre ses doigts. Le lieutenant AileTranchante, sûrement. Elle l'avait fait demander. La porte s'ouvrit doucement lorsque d'une voix grave elle eut signalé sa présence.

« Bonsoir, Wiltor AileTranchante. J'ai failli t'attendre. »



Dernière édition par Dr. Freyja Howlin le Sam 23 Juil - 11:18, édité 3 fois
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Wiltor AileTranchante

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MessageSujet: Re: Jusqu'à ce que mort s'ensuive... [Terminé]   Jusqu'à ce que mort s'ensuive... [Terminé] Icon_minitimeJeu 13 Mai - 17:47

    Il entend la porte claquer, dans son dos, tandis que ses pas s'allongent pour avaler plus vite la distance qui le sépare de sa reine. Sans y prêter plus d'attention, il bifurque une fois, puis une autre, se contentant d'un bref signe de tête aux sentinelles des divers postes de garde et de contrôle qu'il croise. Il descend un escalier en colimaçon, conçu pour ne laisser passer qu'une personne et demi à la fois, puis arrive dans un grand couloir, l'une des principales artères d'Undercity, sinistre canal pulsant et éparpillant le sang damné de la cité maudite. D'ordinaire, il aime cette vue, et il se gorge de l'énergie qui s'en dégage, il se délecte de l'impression de famille universelle qui s'en dégage, d'unité et d'entraide. Mais au sortir d'une de ces damnées crises, il ne voit qu'une masse grouillante de zombies, un parterre de créature rappelée à la vie depuis le tas de fumier sous lequel on les avait proprement rangés. Il ne voit que la foule qui cache ceux qui fomentent les troubles, il ne voit que le nombre gênant qui cache l'individuel dangereux. Un grognement jaillit la barrière serrée de ses lèvres, et il s'avance à contre-courant, rallongeant délibérément son chemin de quelques minutes pour le plaisir tout relatif d'observer la crainte qu'il inspire.
    Il tâte du bout des doigts sa pommette, qui n'est ps encore refermée. Peste ! Dans son état d'énervement, il aurait accueilli avec joie la moindre bousculade qui lui aurai permis de passer ses nefs sur un pauvre malheureux, mais il sait pertinemment que cela n'arrivera pas. Tout le monde connaît au moins son visage, ici, et malgré l'affluence dans le couloir, personne ne le frôle même. Il s'est formé autour de lui comme une bulle de non-droit, un espace où les autres morts-vivants n'ont pas accès; Wiltor est comme une lame dans de l'eau. Sur son passage, le flot s fend et s'écarte, pour se reformer immédiatement derrière lui... Il se fait un instant la réflexion que les créatures de la lumière, de la surface, associent bien souvent le feu et le vent à la destruction, alors qu'à la réflexion, l'eau lui conviendrait bien mieux... Après tout, ne disait-on pas des armées mortes qu'elles déferlaient, comme des vagues innommables sorties de l'enfer ? Comme une marée de zombies infatigables ? Ne parlait-on pas d'une grêle de coups ? Et puis, l'eau était un facteur de danger permanent. L'empoisonnement, la soif, la lèpre, le choléra... Et Dame Howlin aurait pu en citer une liste bien plus longue, Wiltor n'en doutait pas un instant. Penser à elle l'apaisa un instant, avant de l'énerver encore plus. Comment pouvait-il se présenter à elle ainsi ? Comment pourrait-il oser lui faire cet affront ? Furieux contre lui-même et contre le monde entier, il fit brusquement demi-tour, choisissant une victime au hasard. Son bras fusa, et attrapa le bras d'une femme zombifiée à la vingtaine, environ. Elle aurait été magnifique si son sourire n'avait été rallongé d'une dizaine de centimètres par une lame. Elle se retourna, effrayée, et sembla hésiter entre fixer ses pieds et le regarder dans les yeux, attitude qui ne fit que l'agacer davantage, sans raison spéciale.

    - Toi ! Tu sais coudre ?

    La femme blêmit encore plus, si c'était possible, et parvint à hocher la tête en silence. Au vu de son visage, elle se demandait vraisemblablement si c'était une bonne chose. Wiltor, sans la lâcher, traversa le couloir dans la largeur pour la faire s'assoir dans une alcôve latérale. Il fit quelques pas pour se calmer, puis s'assit en tailleur en face d'elle. Se répétant mentalement que Freyja serait furieuse s'il était en retard, mutilé et qu'il blessait sans raison une femme qui n'avait rien fait, il se força à présenter une mine moins agressive.

    - Je vais voir Dame Howlin. Je ne peux pas me présenter à elle dans cet état !

    Il désigna sa pommette d'un air mi-énervé, mi-désespéré. Puis il se mordit violemment la lèvre inférieure, furieux de s'être laissé tant aller. La femme eut l'air de se calmer un peu et, toujours en silence, sortit un nécessaire de couture et un chiffon de ses grandes poches. Wiltor ferma les yeux tandis qu'elle l'essuyait, coupait les quelques lambeaux de peau, puis recousait au mieux la plaie, d'un fil de la même couleur que la chair de l'ancien elfe. Quand elle eut fini, elle se leva et s'éloigna, mais Wiltor la retint, par la main cette fois-ci, et sans violence. Elle eut un regard surpris à son encontre, mais ne protesta pas, et Wiltor lui donna une bourse avec un peu d'argent, avant de faire volte-face et de repartir au pas de course. Empruntant divers passages, certains cachés, d'autres gardés, certains encore cachés ET gardés, pour arriver finalement face à ne porte massive en ébène, qui donnait sur la pièce la plus importante d'Undercity, à l'heure actuelle, pour Wiltor. La pièce où se trouvait Freyja Howlin. Quoi qu'elle fasse, où qu'elle aille, Wiltor s'arrangeait pour qu'une cinquantaine de morts-vivant parfaitement entraînés puissent surgir à n'importe quel moment pour la défendre. Freyja n'était pas toujours au courant, et Wiltor lui avait parlé d'une trentaine de guerriers, mais Wiltor refusait de pêcher par excès de confiance, tout spécialement quand il s'agissait de l'après-vie de sa reine. Il s'accorda encore quelques secondes pour se forger une expression convenable, à mi-chemin entre l'impassibilité et la dévotion. Le résultat était surprenant, et peu arrivaient à reproduire une telle mimique. Wiltor arrivaient toujours ainsi depuis le jour où, quand il avait choisi cette expression pour la première fois, cela l'avait fait rire. Il frappa deux coups, tressaillit lorsque la voix lui eut signifié d'entrer. Il entrouvrit la porte, se glissa à l'intérieur et la referma sans bruit.

    - Bonsoir, Wiltor AileTranchante. J'ai failli t'attendre.

    Freyja lui tournait le dos, ce qui était tant mieux. Si il était impensable de lui cacher sa blessure, le répit que cela lui offrait était le bienvenu.

    - Pardonnez-moi, ma reine, je ressassais... De sombres pensées. Mais me voila.

    Il s'avança pour venir s'agenouiller devant elle, comme chaque fois qu'elle le convoquait loin de la fouille, mais ses jambes vacillèrent soudain. Ses yeux s'exorbitèrent alors même qu'il tanguait dangereusement. NON ! Pas ici, pas maintenant ! Comme cela... Pourquoi ? Dans un effort suprême de volonté, il se redressa et tint debout. Cependant les secondes lui étaient comptées, car Freyja ne manquerait pas de se retourner bientôt pour voir ce qui empêchait son lieutenant de venir lui rendre hommage comme à l'accoutumée. Paralysé par la situation, l'esprit de Wiltor fit une brève envolée dans des mondes que nulle créature sensée ne verra jamais, avant de redevenir maître de lui-même, le laissant pantelant, frissonnant. Il devait aller s'agenouiller devant Freyja. Rien d'autre ne comptait dans son esprit, tout entier engagé dans sa lutte contre la crise, tout entier à son combat perdu d'avance. Il leva la jambe, avança le pied. Et puis, l'instant d'après, il était affalé contre le sol, et il apercevait des feuilles voleter, il vit une fiole brisée, devant lui, répandre un liquide fumant et sifflant sur le sol, comme dans un brouillard artificiel, une brume de poche, qui commençait déjà à se dissiper. Il vit tout cela, et n'y associa pas le moindre de sens. Son esprit était comme une toile où ses yeux peignaient ce qu'ils voyaient sans y rien comprendre. Puis il eut l'impression d'être avalé par e carrelage.

    Un craquement sec se fit entendre, et l'humain cria. Enfin, il fit comme s'il criait, mais la douleur, et la côté brisée que tenait Wiltor l'empêchaient de produire le moindre son. Le lieutenant lâcha l'ossement rougi de sang, qui claqua sur le sol froid, et entreprit de recoudre le torse de l'homme. C'était déjà la troisième côte qu'il lui arrachait ce mois-ci, et à chaque fois, l'homme avait vu un kyste se former, qui avait empêché la moelle de pénétrer dans son sang. Quels que puissent être les défauts du professeur Noxwell, ses avancées étaient régulières, et ses théories solides. Wiltor attendrait les résultats de cette dernière côte, mais il se doutait déjà que l'expérience était concluante. En brisant les côtes de la façon indiquée, et en incorporant les bonnes plantes aux repas servis aux prisonniers, on pouvait empêcher leur mort par auto-contamination sanguine. Voila qui promettait d'être très utile pour ses propres séances dans la salle de torture... C'était tout un nouveau champ de possibilités qui s'offrait à lui. Il essuya proprement les lames sur un chiffon déjà rouge, et les reposa sur l'établi. Des assistants viendraient les stériliser quand il aurait fini. Il se tourna de nouveau vers l'homme qui avait profité de ce temps libre pour tourner de l'œil. Agacé, il donna un coup sur la plaie de la première côte qu'il avait retirée, qui était gonflée et rouge. Pas de contamination par la moelle, mais quelques grains de terre et de sable avaient assurés une belle inflammation, ainsi qu'un abcès purulent qui n'en finissait plus de gagner en volume et en capacité pathologique. L'homme se réveilla, un hurlement dans les yeux et Wiltor l'assomma d'un revers de la main droit. Voila. Les prisonniers s'évanouissaient quand LUI, il avait décrété qu'il avait fini. Pas avant. Il alla se laver les mains, précautionneusement, pour les débarrasser de leur horrible odeur d'humain. Puis il se redressa, tout guilleret, et sortit de la salle. Il y reviendrait sous une semaine. Freyja attendait son rapport sur les patrouilles des elfes.


    Wiltor n'osait pas ouvrir les yeux. Tétanisé par ce qui l'attendait, il lui fallut quelques secondes pour se maîtriser assez pour oser regarder le monde autour de lui. Dieux, qu'allait bien penser Freyja... ?
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Dr. Freyja Howlin
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MessageSujet: Re: Jusqu'à ce que mort s'ensuive... [Terminé]   Jusqu'à ce que mort s'ensuive... [Terminé] Icon_minitimeJeu 13 Mai - 22:13

Lorsque Wiltor entra, Freyja lui tournait le dos, les yeux pris dans la lumière fluorescente de la fiole. A travers les lueurs vives que le liquide jetait sur son visage, un sourire à peine visible se dessina.

« Pardonnez-moi, ma reine, je ressassais... De sombres pensées. Mais me voila. »

Le voila. Qu'importe le retard, le temps ne compte plus sous la terre. Pas quand on est mort une fois. Freyja attend un instant, le regard se baladant sur son bureau sans vraiment le voir. Son lieutenant a ses habitudes, aussi étranges soient-elles, toujours les mêmes. Elle ferme les yeux, veut juste entendre le bruit de son pas résonnant dans la pièce, elle les compte même... Un, deux. Dérapage. La dame fronce les sourcils. Plus lentement, Wiltor reprend sa marche, mais elle est plus lourde, comme changée. Freyja hésite à se retourner, attend encore un peu, et soudain, sentant que son lieutenant trébuche, elle l'évite de justesse. Cataclysme. Il s'accroche à la carte dans sa chute. Bruit de verre qu'on brise, d'os qui se brise, aussi. La carte n'est pas tombée, elle pend dans le vide. Mais le reste s'est déversé sur le sol en une vague inexorable, et Wiltor s'écroula tout d'une masse sur le carrelage froid et dur.

Un instant se passa avant que le docteur ne se rende compte de la situation et ne réagisse. La fiole était sortie de son esprit aussi vite qu'elle était tombée de la table, et elle n'avait d'yeux que pour son lieutenant qui se débattait, semble-t-il, contre un ennemi invisible. Il gisait sur le sol, inerte, pris parfois de violentes convulsions qui le tordaient en d'affreux éclairs de douleur. Il était aussi pâle qu'un mort peut l'être, et ses dents claquaient frénétiquement comme s'il eut été un humain prisonnier des glaces. Quelques mots incompréhensible s'échappaient parfois avec sa respiration haletante, quelques mots, et du sang, aussi. Ce liquide sombre et infâme qui n'est qu'un mauvais acteur du sang, un des mauvais acteurs de ce corps qui n'est qu'illusion. Freyja revit dans un éclair d'horreur ces expériences que l'on rate, ces morts-vivants que l'on lève et dont on abrège les souffrances seulement quelques heures plus tard. Ces martyrs qui se tordent sur la table d'opération, qui prient pour qu'on les abatte, ceux qui savent qu'ils mourront déjà mais qu'ils veulent que cela se passent plus vite. La détresse, la douleur repoussa la doctoresse, la cloitra dans son silence, dans sa contemplation horrifiée de la folie de son lieutenant.

Et puis, à nouveau, le calme. Les muscles de Wiltor restaient crispés, tendus, mais Freyja sentit une accalmie et s'approcha de lui sans un mot. Elle s'agenouilla à coté du corps étendu et encore tremblotant, et son oeil exercé de médecin diagnostiqua rapidement les signes cliniques ; une fracture ouverte au coude, rien de bien méchant en sommes. Non, ce qu'elle redoutait était ce qu'elle allait découvrir du lieutenant, ce qui se passait à l'intérieur de son âme torturée – qu'avait-on bien pu faire à SON lieutenant ? Celui-ci ne se serait pas permis de jouer la comédie de cette façon. Non, la chose, quoi qu'elle fusse, semblait grave ou du moins, digne d'attention. Peut-être n'était-ce qu'un simple malaise ? Mais peut-être aussi était-ce quelque chose devenu commun, peut-être Wiltor cachait-il ces « crises » à Freyja depuis des semaines, voire des mois ? A cette idée, son expression se durcit. Elle regarda autour d'elle, partagée avec un désarroi qui ne lui était guère familier, celui qui confirmait les doutes qu'avait semé la fuite d'Alice Weaver. Alice Weaver... comme de par hasard, le regard de Freyja fut capté à ce moment sur la flaque fluorescente qui rampait sur le sol. La colère marqua d'un feu bref ses pupilles de glace, mais s'évapora en même temps que la lumière qui s'en échappait. On gardera ce petit détail pour tout à l'heure, lorsqu'AileTranchante sera plus réceptif aux reproches.

Parce que là... Il y avait de quoi ne pas le reconnaître. Avec une lenteur contrôlée, dame Howlin le redressa et le plaça dos contre son bureau. Toujours à genoux pour se maintenir à sa hauteur, elle se pencha vers lui et l'appela doucement pour le faire revenir sur terre. Sa voix était un murmure doucereux et mielleux dont on n'aurait pu deviner les intentions. Cette voix à la fois redoutée, critiquée et adulée. Etait-ce une douce invitation ou un prémice d'une intense fureur ? Le bout de ses ongles frôla ses paupières, lui invitant à rouvrir les yeux, et tandis qu'elle chuchota à son oreille, elle pouvait sentir sous ses doigts les fils qui resserraient la pommette de l'elfe.

« Le diable t'a-t-il encore invité à danser, Wiltor ? »

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Wiltor AileTranchante

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MessageSujet: Re: Jusqu'à ce que mort s'ensuive... [Terminé]   Jusqu'à ce que mort s'ensuive... [Terminé] Icon_minitimeVen 14 Mai - 19:13

( Navré, c'est très court, mais je suis pressé par le temps =S )


    Wiltor flotte dans un état de stupeur abrutissante, comme un voile de coton qui se serait déposé sous son crâne. Le monde est grand, lent et simple. Le temps n'a plus vraiment court, mais soudain, un bruit vient l'arracher de sa transe.

    - Le diable t'a-t-il encore invité à danser, Wiltor ?

    Cette voix est douce, et pourtant elle tonne, elle gronde, elle se répercute dans sa conscience. Il n'a pas le temps de grimacer qu'il reprends conscience, et que le temps redevient ce qu'il est censé être. Il cligne des yeux, et sa vue se focalise sur un regard étonnement proche du sien. l le reconnaît immédiatement. Freyja Howlin le toise, à quelques centimètres à peine de son visage. L'elfe réussit l'exploit de rougir, et se redresse précipitamment, époussetant sa manche de son bras valide. Une fracture ? Décidément, rien ne lui aura été épargné. Une sorte de lassitude s'empare de lui, et il lut les questions dans le regard de sa reine. Il frissonne malgré sa fatigue, car il doit maintenant faire un choix qu'il a longuement retourné dans son esprit depuis des années. Allait-il révéler l'ampleur de sa faiblesse à Freyja, et ainsi prendre le risque qu'elle le mette au rebut, ou bien allait-il l'assurer qu'il s'agissait de la première fois ? En lui, la peur et la loyauté se mêlaient et se troublaient l'une l'autre, formant une bouillie indescriptible. Le lieutenant damné ouvrit la boche pour répondre à sa maîtresse, puis la referma, pour la rouvrir et la refermer encore. Enfin, il se frotta les yeux, et il reprit la parole. Ses yeux étaient froids, froids comme la pierre.

    - Il sera sûrement jaloux de ma loyauté, ma Dame, mais je vous suis revenu.

    Une façon plus ou moins subtile d'éluder le sujet en donnant l'illusion qu'il s'agissait d'un incident isolé, qui ne revêtait pas une réelle importance, du moins pour l'instant. Wiltor sentit comme un vide, en lui. Ainsi, c'était comme cela que l'on se sentait quand on mentait à quelqu'un, pour cette même personne ? Détestable sensation. Détes, Détes, Ô détestable. Wiltor secoua brusquement la tête, et recouvra brutalement son calme. Sentant la folie rôder contre son esprit, pour profiter de sa faiblesse, il porta vers sa maîtresse un regard neutre, mais il savait pertinemment qu'elle lirait sa tension en lui. Tant qu'elle pensait qu'il ne cherchait à lui cacher que sa fatigue... Il le faisais assez souvent pour que ça paraisse crédible, mais il restait cette probabilité... Et puis, il y avait sa blessure au visage. Dieux ! L'avait-elle vraiment effleuré ? L'ancien elfe se morigéna intérieurement de toutes ces divagations, et repris la parole, surtout pour briser le silence pesant et réorienter la conversation sur un sujet moins dangereux.

    - Encore une fois, je m'excuse, ma reine... Mais je me sens bien mieux. Que puis-je pour vous ?

    Et c'était la vérité, il se sentait mieux; mieux d'avoir fait son choix, et mieux, parce qu'il ne pensait pas retomber. Pas encore. Il se tint aussi droit qu'à l'accoutumée, arbora la même expression, se surprenant à déclarer à Yggdrasil que s'il était réellement son Dieu, il ferait mieux de l'aider, maintenant. Parler à un arbre. Ridicule. Surtout un arbre aussi stupide.
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MessageSujet: Re: Jusqu'à ce que mort s'ensuive... [Terminé]   Jusqu'à ce que mort s'ensuive... [Terminé] Icon_minitimeVen 14 Mai - 20:30


« Il sera sûrement jaloux de ma loyauté, ma Dame, mais je vous suis revenu. »


Belle esquive. Freyja fronça les sourcils. Détourner une question, c'est une façon d'y mentir. Elle enleva lentement son masque, le posant sans se lever sur le bureau juste au-dessus d'eux. Penchant la tête sur le côté, elle regarda intensément dans les yeux de son lieutenant. Un mélange presque indistinct démotions diverses, des émotions qui transparaissaient même à travers la lueur bleutée de ses yeux de Damné. Trouble, désarroi... Peur... Peur... Comme un mot d'ordre. Inconsciemment, un sourire se dessina sur les lèvres de Freyja. Un sourire dont on ne pouvait qu'imaginer la nature. Mauvais, compatissant, encourageant, moqueur ? Qu'importe la raison ou les intentions, cette peur délectait la morte-vivante, aussi bien qu'elle la contrariait. Il y a-t-il des choses qu'elle devrait savoir ?

« Si vous étiez vivant, AileTranchante, je pourrais simplement penser que vous êtes fatigué. S'il y a quoi que ce soit, j'aimerai le savoir. Du moins... Je préférerai que vous me le disiez, plutôt que je l'apprenne de moi-même... »


Presque une menace, camouflée habilement. Freyja se recula un peu. Décidément, son lieutenant avait mauvaise mine -plus mauvaise qu'à l'habitude, du moins. Et cela n'était pas seulement à cause de cette blessure. Vilement recousue, soit dit en passant.

« Encore une fois, je m'excuse, ma reine... Mais je me sens bien mieux. Que puis-je pour vous ? »

Aucune réponse ne se fit immédiatement entendre. Prenant tout son temps, elle examina de plus près la pommette ouverte, tâche étrange sur la peau blafarde, et visiblement, elle était loin d'apprécier les talents de couturière de la pauvre inconnue attaquée dans la rue. Elle chercha le noeud du fil, presque invisible tant il était tendu, le sectionna avec ses dents, sentant l'ancien elfe se raidir et, sans ménagement, défit les fils qui maintenaient les peaux ensemble. La sensation du fil glissant dans la chair à vif se devait pas être tellement agréable, mais la doctoresse sembla passer outre ce détail. Une fois que le fil eût été tout à fait retiré de la peau, et le jeta au sol sans lui accorder la moindre attention, et se recula à nouveau pour juger de cette superbe plaie suintante qui se refermait déjà. Encore quelque chose à cacher, Wiltor ? Un sourire à la fois narquois et triomphant étira un instant les lèvres de la dame. Elle le mettait, et elle en était consciente, dans une situation peu confortable. Un instant se passa avant qu'enfin elle ne se relève et époussète sa robe, lui expliquant les raisons de sa convocation.

« Le docteur Noxwell m'avait fait porté un échantillon du projet « Hell 22 ». Voici ce qu'il en reste. »

La main de dame Howlin désigna d'un mouvement vague les restes de verre et la flaque ignoble qui s'en échappait. Elle toisait maintenant le lieutenant, une lueur de colère et de déception mêlées dans son regard. Le reste de son visage demeurait impassible. Les feuilles qui s'étaient échappées du dossier retrouvèrent leur place, dans le désordre, toutefois.

« Bien joué, vous êtes quitte pour convaincre Noxwell de me fournir un autre flacon, AileTranchante. Vous lui direz que je l'ai bu et que je l'ai trouvé tout à ma convenance, et j'en demande plus. Elle ne vous croira pas. Mais, vous connaissant, vous tâcherez de la convaincre, n'est-ce pas ? »

Freyja s'était penchée vers le liquide fluorescent. Il jetait des langues de couleurs vives sur le sourire étrange, mi-mauvais, mi-amusé qu'elle arborait maintenant. Effrayant.

« Viens, Wiltor. Viens juger toi-même du talent de mes laborantins... Puisque tu l'as détruit avec tant d'élégance. »
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Wiltor AileTranchante

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MessageSujet: Re: Jusqu'à ce que mort s'ensuive... [Terminé]   Jusqu'à ce que mort s'ensuive... [Terminé] Icon_minitimeSam 15 Mai - 12:49


    Ce fut au moment où Freyja retira son masque que Wiltor mesura l'ampleur du désastre. Non seulement il arrivait mutilé, non seulement il s'écroulait devant sa reine, mais en plus, il laissait son esprit battre la campagne, voletant d'un délirium à une autre, toujours en face de la créature à laquelle il avait voué son après-vie. Triste constat que celui-là. Quels qu'aient pu être ses coups d'éclats, en ce jour, AileTranchante s'était fourvoyé du tout au tout. Son attitude était inexcusable et...

    Il n'eut pas le loisir de poursuivre plus avant sa salutaire auto-flagellation mentale, car Freyja se remit en mouvement. Sans son masque, elle était encore plus imposante que d'ordinaire. Son aura et son regard s'en trouvaient démultipliés, et ils clouèrent Wiltor au pied du bureau sur lequel quelqu'un l'avait hissé. Il tressaillit lorsque les dents de sa bien-aimée maîtresse se refermèrent sur le noeud du fil, à sa pomette, tranchant en même temps un minuscule morceau de chair; il sentit la douleur sans lui accorder la moindre attention. ses oreilles bourdonnaient faiblement, et son sang semblait comme du feu liquide sous la peau de son crâne, rien qu'à l'idée d'un tel contact. Il ne sentit même pas qu'elle retirait le fil, remarquant juste sa présence entre ses doigts, puis sur le sol; Prudent, il se redressa précautionneusement, mais assez rapidement pour que cela paraisse naturel. Ses oreilles bourdonnaient toujours, et il bénit le ciel et tous les Dieux de cette île maudite que Freyja se soit de nouveau détournée, parce qu'il savait que le désir et l'adoration embrasaient ses regards, alourdissait ses pensées, tourbillonnaient sous son crâne. Il se mordit les levres, et la tension rouvrit la plaie sur sa pomette. La douleur lui permit de revenir à la réalité, et ses oreilles cessèrent de bourdnner, comme débouchées brusquement par un baîllement en montagne. Freyja lui parlait.

    - ... convaincre Noxwell de me fournir un autre flacon, AileTranchante. Vous lui direz que je l'ai bu et que je l'ai trouvé tout à ma convenance, et j'en demande plus. Elle ne vous croira pas. Mais, vous connaissant, vous tâcherez de la convaincre, n'est-ce pas ?

    Wiltor hocha la tête pour lui-même, s'approchant d'un pas faussement tranquille du liquide répandu sur le dallage froid et dur de la pièce. Marchant volontairement à l'endroit où il s'était écroulé, i ressentit une satisfaction mauvaise à l'idée d'avoir vaincu la pierre qui l'avait fait tomber. Se reconcentrant sur sa maîtresse, il s'accroupit à ses côtés.

    - Viens, Wiltor. Viens juger toi-même du talent de mes laborantins... Puisque tu l'as détruit avec tant d'élégance.

    Wiltor grimaça en entendant le reproche, mais un léger sourire se glissa bientôt sur ses traits. Dame Howlin n'avait donc pas remarqué qu'il l'avait déjà rejointe ? D'un bout d'index, il effleura l'ourlet de la robe de cette dernière, avant de toussoter discrètement pour signaler sa présence. Le tissu était rêche, mais fonctionnel, l'intérieur devait être moins agressif que le premier abord, comme pour sa porteuse. Wiltor essaya de penser à autre chose qu'au visage de Freyja s'approcher lentemetn de son visage, puis ses dents se refermer sur le fil, ses lèvres écrasées contre sa peau, abandonnant une faible trace de salive... Il frissonna, et tendis le bras ves la flaque pour donner le change. Ce genre de moments étaient la raison pour laquelle il vivait, même s'il se doutait qu'il paierait celui-ci au prix fort. Sa voix était comme éraillée lorsqu'il questionna sa maîtresse.

    - Et... Qu'est-ce que cela était sensé faire ? Ma Dame ?

    Attendant sa réponse, il se redressa, vérifiant machinalement que ses deux lames étaient toujours à sa hanche et dans son dos, et qu'elles coulissaient parfaitemetn dans leurs fourreaux. Partagé entre l'appréhension et le semi-extase, il dansait d'un pied sur l'autre, incapable de s'astreindre à une immobilité absolue. Et puis, il n'était guère impatient de revoir le professeur Noxwell. L'antipathique créature avait mal pris son refus de lui céder son arme en bois d'Yggdrasil, et il avait fallu que Freyja s'en mêle pour que Wiltor s'en sorte sans tuer quiconque et avec son arme. Depuis, les deux morts-vivants s'évitaient prudemment, et se réservaient à l'occasion quelques mauvaises surprises du plus mauvais goût. Alors, aller dans son antre pour quémander quelque chose au nom de leur maîtresse à tous les deux, chose qui avait disparu par sa faute à lui, Wiltor... Noxwell se délecterait de la situation, et en profiterai honteusement et sans la moindre hésitation. Qui pouvait savoir ce que cette engeance des tas de fumiers de l'enfer pourrait bien exiger en échange ?
    Wiltor chassa ces réflexions de son esprit. Il n'en était pas encore là. Il était avec Dame Freyja. SA Dame Freyja.
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Dr. Freyja Howlin
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MessageSujet: Re: Jusqu'à ce que mort s'ensuive... [Terminé]   Jusqu'à ce que mort s'ensuive... [Terminé] Icon_minitimeSam 15 Mai - 22:01

Le liquide fluorescent fumait en des volutes verdâtres, tournoyant dans l’air et y injectant ses toxines, étranges arabesques de fumée translucide. Belles courbes, joli chemin, la beauté de la Mort. Un toussotement léger la tira de sa contemplation. Son lieutenant jouait avec un pan de sa robe. Elle ne put retenir un sourire. Non, c’est vrai, elle n’avait pas fait attention. Comme souvent, il était à ses côtés avant même qu’elle ne lui demande, comme souvent il était attentif à la moindre de ses paroles, soucieux de son devoir pour Undercity. Il avait le don de la surprendre parfois, de l’amusement souvent, de l’énerver aussi… Comme c’était le cas à ce moment-même. La main pâle s’était avancée dans les volutes lumineuses du liquide, y navigua un instant, juste le temps que Freyja ne réagisse et que, d’un revers de la main, elle ne gifle le bras de Wiltor comme on le fait avec les enfants pour leur interdire quelque chose. Le contact fut bref, et elle n’aurait pas étonnée d’apprendre qu’elle s’était faite à elle-même plus de mal qu’elle n’en avait fait à son Damné. « Son » Damné. « Son » lieutenant.

« Et… Qu’est-ce que cela était censé faire ? Ma Dame ? »

Lentement elle se tourna vers lui, qui s’était levé entre-temps, comme soutenant difficilement le calme et l’immobilité que la situation lui imposait. Freyja laissa durer le silence un instant, comme pour vérifier et tester la tension qui accrochait leurs paroles, ouvrit la bouche une fois pour parler, se ravisa, puis à nouveau, et enfin parla. Chacun de ses mots étaient lentement énoncés, sa voix était grave et basse.

« Ceci, Wiltor, ceci est le plus puissant poison jamais réalisé à ce jour par notre chère – elle insista sur ce mot en se rapprochant de son lieutenant comme pour le narguer -, notre très chère Noxwell. Une goutte savamment diluée tuerait un cheval dans les minutes. »

Illustrant son cours, elle se leva, marcha jusqu’au fond de la salle, là où étaient perchées les étagères. Des étagères vacillant sous le poids des… « choses » qu’elles portaient. Entre autres, une de ces plantes ignobles et contre-nature que la doctoresse attrapa, des plantes sur lesquelles elle s’amusait à expérimenter. Elle revint s’agenouiller près de la flaque. Aucun bruit si ce n’est le frottement du tissu contre le sol. Car étrangement, la dame était pieds nus sur les dalles froides et humides de son bureau… Les vestiges de ses propres expériences, éclats de verre, aiguilles, elle ne semblait pas y faire attention.

« Gorgone infectieuse, annonça-t-elle. Plante carnivore de ma propre création, capable de survivre même sur les parois des Tranchantes. Résiste à la congélation, au feu, autrement dit, à à peu près toutes les choses possibles et imaginables. »

En disant ces mots, un sourire qui pouvait ressemblait à de la fierté éclairait son visage. Elle caressait la plante du bout des doigts tout en parlant, comme on pourrait le faire avec un animal. Puis, sans prévenir, elle l’empoigna et la brandit juste au-dessus de la flaque. Les arabesques de vapeur fluorescente semblèrent de ruer sur le végétal, l’assaillissant de toutes parts. En une fraction de secondes, la plante se flétrit, et se recroquevilla sur elle-même. Noire. Morte.

« Cette merveille d’élixir ne présente qu’un défaut, voyez-vous, AileTranchante, un défaut particulièrement gênant… »

D’un main elle arracha la pousse flétrie de son pot, et le jeta sans plus de ressenti dans la flaque verdâtre. Le liquide cracha, bouillonna ; il dévora littéralement la plante. Elle se dissout lentement, ses fibres noircis se détachant lentement de sa silhouette courbées, avant de disparaître, rongés par l’acide. Et quand enfin, quelques secondes interminables plus tard, elle eut tout à fait disparu, dame Howlin se leva et fit face à son lieutenant. Un mélange d’émotions diverses, et d’exaltation la firent chanceler, et, prise d’une violente convulsion, elle retomba à genou, crachant un peu de sang noir. Sans s’éterniser sur cette petite faiblesse, elle s’appuya sur l’épaule de Wiltor pour se relever. Une succession d’images violentes défila alors devant ses yeux ; ils prirent la couleur de la haine, de la souffrance et surtout de la folie. Elle se sentait attirée inexorablement dans le gouffre de cette folie, qui l’appelait, qui la désirait, qui voulait l’étreindre pour elle seule dans ses bras difformes. La tête de Freyja lui tourna dangereusement, elle se sentit défaillante, nauséeuse.

« Ô Wiltor, Ô comme j’aimerais voir les corps arrogants se consumer d’eux-même pour répondre de leur actes, de leurs atrocités commises sur mes enfants ! Ô comme je voudrais que le remord les ronge, pour tout le mal qu'ils vous ont fait, plus puissant que l’acide, referme sur eux ses mâchoires impitoyables, comme je voudrais les entendre hurler pardon jusqu’à leur dernier souffle, jusqu’à ce que mort… »

Et elle fut stoppée dans son élan, secouée d’une violente quinte de toux. Son corps faisait à nouveau des siennes. Le sol la happa, et elle força Wiltor, les ongles enfoncés jusqu’au sang dans son bras, à s’asseoir de même. Lorsqu’elle eut à peu près repris sa contenance, elle le lâcha, la conscience trouble comme un océan agité. Ses yeux dégringolèrent sur sa main ensanglantée, une main qu’elle leva vers son propre visage et dont elle effleura les lèvres pour y laisser la trace rougeâtre et délicieuse du sang de son lieutenant.
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MessageSujet: Re: Jusqu'à ce que mort s'ensuive... [Terminé]   Jusqu'à ce que mort s'ensuive... [Terminé] Icon_minitimeMar 18 Mai - 8:34


    Il ne put réprimer un léger frisson en voyant le visage adoré esquisser un sourire. Est-ce sa seule vue qui aurait déclenché cela ? L'uniforme en cuir camoufle avantageusement ce genre de réaction épidermiques, heureusement. Une tape plus conceptuelle qu'autre chose le rappela à l'ordre et il ramena son bras valide près de lui, accordant toute son attention, comme à l'accoutumée, à Freyja. Cette dernière sembla chercher ses mots, mais Wiltor, loin de s'en offusquer, savait que plutôt qu'adapter son discours à son intelligence, elle cherchait la meilleure démonstration, qui lui permettrait d'estimer au mieux les implications et utilisations possibles dudit projet. Finalement, elle se dirigea vers un de ses plans de travail, et en revint avec un de ses sujets d'expérimentation préférés. Ayant gardé l'esprit martial et pragmatique de sa vie, Wiltor n'était pas très versé en botanique, et il aurait été bien en peine d'expliquer les prouesses de sa maîtresses, où même de les comprendre. Il ne s'intéressait qu'aux résultats, car son travail s'arrêtait là. Noxwell suffisait amplement à satisfaire les besoins de Dame Howlin en matière d'intérêt scientifique.

    - Gorgone infectieuse. Plante carnivore de ma propre création, capable de survivre même sur les parois des Tranchantes. Résiste à la congélation, au feu, autrement dit, à à peu près toutes les choses possibles et imaginables.

    L'elfe ne put se faire la réflexion qu'il aurait été plus intéressant d'apporter ces améliorations à ses guerriers d'élites, plutôt qu'à un vague prédateur végétal. Mais après tout, il n'y connaissait pas grand-chose, et il avait compris depuis bien longtemps que dans ce genre de cas, garder le silence et écouter restait de loin la meilleure option. Et puis, la plante n'était qu'un faire-valoir du produit sobrement et humblement - humpf - baptisé "Hell 22" par ce CHER Professeur Noxwell. Et effectivement, l'effet fut spectaculaire. Wiltor décida qu'il irait voir Noxwell dès que son état de santé le lui permettrait. Cette réflexion n'était pas si incongrue, quand on savait quelles relations les deux damnés entretenaient. L'elfe ne pouvait détacher son regard de la flaque liquide qui avait dévoré si vite une plante qui, à en croire Dame Howlin, était un concentré de vie et d'opiniâtreté des plus pugnaces...

    Son bras réagit presque instinctivement lorsqu'il vit sa maîtresse chanceler. Fusant vers son autre bras, il en remis les os en place avec vitesse et précision. Si la douleur lui arracha une grimace, elle ne le ralentit pas bien longtemps. Freyja venait de cracher un peu de sang noir, couleur malsaine. Une sorte de convulsion la prit, et Wiltor pris peur. Et s'il s'agissait d'une maladie transmissible ? Ce presque baiser, sur sa blessure, tantôt... Il s'ébroua. Non. Il avait passé assez d'examens pour se savoir sain, au moins de corps, et les germes et autre infections résistaient mal, très peu de temps, dans un métabolisme mort. Sa Dame chancela, et il fut auprès d'elle, prêt à la soutenir. Ses yeux semblaient troubles, vagues, comme si elle n'était plus tout à fait en ce monde. Un instant encore, il envisagea une maladie, qui provoquerait aussi la folie. Mais non ! Et le moment n'était guère aux spéculations. S'il en jugeait par les tressaillements aux coins des yeux de maîtresse, elle était dans une sorte de transe semi-catatonique... Les petits mouvements qui agitaient ses membres ajoutaient encore à ses soupçons. Dans un tel état, la conception du temps est altéré, et l'on ne sait plus ce qui était, ce qui est et e qui pourrait être. On peut croire avoir fait une chose, alors qu'il n'en est rien, et la faire cinq fois par la suite. Wiltor souffrait en silence pour sa Dame, car ce genre de méandres étaient, de son point de vue, les pires qui soient pour l'esprit et l'âme. Il observa le visage égaré de la morte-vivante, guettant anxieusement des signes de rémissions ou d'aggravement. La main de cette dernière s'enfonça profondément dans la chair de son bras déjà blessé, telle une serre impitoyable, et il dut mettre un genou à terre faute de quoi sa maîtresse risquait de sectionner un tendon, ou une artère. Respirant par petites inspirations, soufflant lentement, il chassa une partie de la douleur de son esprit pour se concentrer sur la sécurité de Howlin. Grimaçant sous l'effort et la douleur, il étouffa dans l'œuf une seconde convulsion. Puis la Dame Noire s'humecta les lèvres, l'air - un peu - mieux, assez en tout cas pour s'apercevoir qu'elle n'avait toujours pas parlé, alors que, d'après son expression, elle était certaine de l'avoir fait. Son élocution fut gutturale, mais bonne, et elle déclara à Wiltor :

    - Ô Wiltor, Ô comme j’aimerais voir les corps arrogants se consumer d’eux-même pour répondre de leur actes, de leurs atrocités commises sur mes enfants ! Ô comme je voudrais que le remord les ronge, pour tout le mal qu'ils vous ont fait, plus puissant que l’acide, referme sur eux ses mâchoires impitoyables, comme je voudrais les entendre hurler pardon jusqu’à leur dernier souffle, jusqu’à ce que mort…

    La toux et la douleur emportèrent le reste, et elle sembla se recroqueviller sur elle-même un instant, avant de considérer sa main, couverte du sang de son lieutenant, d'un air fasciné... Et de la passer sur ses lèvres, laissant de longues traces vermeilles sur le bas de son visage, qui en sembla presque apaisé.
    Wiltor était comme paralysé. ses oreilles bourdonnaient à nouveau, plus fort que jamais, et il sentait son esprit au bord de l'abîme, en équilibre instable entre la folie et le douleur d'un côté, le désir et la loyauté de l'autre. Il se sentait comme broyé/écartelé par ces deux forces, ces deux titans qui se disputaient son âme et son cœur, son esprit et son corps. Agissant à geste lents et mesurés, Wiltor usa de son bras mutilé - l'autre soutenait toujours Freyja, la maintenant collée contre lui - pour ramasser son masque. Si quelques gouttes de sang tombèrent sur le sol, le visage et les lèvres de la mort-vivante, ce ne fut qu'un hasard; Le masque était vierge de toute hémoglobine. Il le replaça lentement, précautionneusement sur le visage de sa reine, et si ses doigts semblèrent caresser brièvement la peau de la joue qu'ils survolaient, ce ne fut, bien sûr, qu'un autre hasard totalement fortuit, comme le montrait son visage, impénétrable et inexpressif. Ensuite, il sortit, toujours avec précaution, un ruban d'une de ses poches. Ce ruban lui avait été donné par Freyja, une fois. Et bien que mortifié par ce qu'il allait faire, se laisser mourir à côté de sa maîtresse ne l'aiderait pas; il devait stopper l'hémorragie, mais il ne pouvait pas la laisser pour autant; Appeler les gardes était impensable, car personne ne devait voir Freyja dans ces moments-là. La seule personne qui savait si elle était entièrement consciente ou si elle se souviendrait des évènements, c'était Dame Howlin elle-même. Le temps serait le meilleur des médecins, jusqu'à ce qu'elle soit en état d'aller voir les siens propres. Il cala la nuque de sa sombre reine contre son genou - il s'était installé en tailleur pour avoir une meilleure assise - et se servit de son bras valide pour faire un garrot, qu'il serra aussi fort qu'il l'osa, à mi-chemin entre la naissance de al plaie et l'épaule. Il laissa échapper un grognement, et vit des points lumineux danser devant ses yeux. Il était pus que temps. Le manque de sang l'avait déjà affaibli. Il repassa doucement son bras sous la tête de Freyja Howlin, Damnée en perdition, et se prépara à attendre.
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MessageSujet: Re: Jusqu'à ce que mort s'ensuive... [Terminé]   Jusqu'à ce que mort s'ensuive... [Terminé] Icon_minitimeMer 19 Mai - 17:10


Et il n'eut pas à attendre bien longtemps. Hésitant entre le conscient et l'inconscient, l'esprit de la dame se baladait entre deux eaux, l'une atrocement glacée et l'autre, en parfait contraire, délicieusement brûlante. Elle eut vaguement le sentiment qu'on la déplaçait, sans pour autant s'en rendre compte complètement. Ses yeux fermés sur le monde, ouverts sur ces souvenirs et ces visions infâmes la laissait haletante de stupeur. Quand enfin elle put les rouvrir, ils mirent un moment à ordonner ces tâches de couleurs floues qui dansaient devant ses yeux. La réalité se reconstitua, franche et sans artifice, et son lieutenant apparut clairement à sa vue. Elle ne soutint pas son regard, comme elle avait l'habitude de le faire ; elle détourna rapidement la tête. Son corps n'obéissait qu'à certains de ses ordres et de toutes façons, elle n'en voulait guère plus. Bouger représentait à lui seul une action appréhendée, de celles qu'on laisse de côté pour quelques minutes. Dans son rêve éveillé elle constata qu'on lui avait remis son masque, comme pour cacher un visage dévoilé mais trop fragile. Sa joue lui chatouillait étrangement, de cette sensation que vous laisse le passage de quelque chose d'inconnu ou d'inattendu. Penser était au-delà de ses forces ; parler l'était encore plus. Faire quelque chose, n'importe quoi, était, en sommes toutes, impensable. Faute de quoi, Freyja passa sa langue sur les lèvres, comme pour y recueillir les gouttes de sang tombés un instant plus tôt ; il lui semblait d'ailleurs – le goût à la fois métallique et sucré lui avait ravivé la mémoire – qu'il n'y en avait pas tant sur la marque pourpre qu'avait laissé sa main. Elle tourna la tête, lasse et comme fatiguée, et sentit glisser sur sa joue et son cou la peau sans chaleur humaine ni fraicheur de marbre, cette peau neutre et caractéristique des Damnés. Alors seulement le monde, à nouveau, s'ouvrit clairement à sa perception, les sons revinrent brutalement comme en ouvrant une porte, et elle se rendit compte de ce qui s'était passé.

Certes, ces caprices qui lui infligeaient son corps n'avaient plus rien d'exceptionnel, et cela faisait maintenant une vingtaine d'années, peut-être une trentaine, qu'elle devait s'y plier. Mais manquer ainsi de tenue, d'élégance devant ce cher AileTranchante la contrariait au plus haut point. Elle tenta de se redresser, mais retomba aussi sec dans les bras de celui qui avait toujours, a toujours, et sera sûrement toujours là pour elle. Un soupir exaspéré accueillit cette faiblesse involontaire, la langue de la doctoresse claquant bruyamment, manifestant sa contrariété. Et pourtant, malgré son désir de vouloir à tout prix se montrer maître de la situation, à l'aise dans les cas les plus improbables, fière dans les moments les plus difficiles, elle s'y sentait bien, dans ces bras, et c'est sans l'avouer intérieurement qu'elle décida de s'y laisser un instant. La tension fut brusquement relâchée, et c'est avec une désinvolture comme faussement intéressée qu'elle éluda ce petit malaise et passa de but en blanc à un sujet qui la préoccupait plus qu'elle ne le laissait paraître.


« Ce défaut est donc des plus fâcheux, car si j'en crois notre chère Noxwell
et c'est cette fois avec une pointe de malice qu'elle glissa ces quelques mots – cette élixir peut être produit en grande quantité. Or, le principal intérêt de tuer les vivants est, vous êtes d'accord avec moi, d'en faire bénéficier Undercity... Quand à réanimer un corps rongé par l'acide, non merci. »

Elle marqua une pause, et pensa un furtif instant qu'elle aurait aimé entendre la respiration ou le coeur de Wiltor. Mais il était mort ; c'était un fait. La course effrénée d'un cœur en perdition était pour elle, comme le souffle qui suit un hurlement à gorge déployée, une merveille de cette cruelle nature. Secrètement, elle passait parfois du coté des geôles ou même des salles de torture dans le seul plaisir de surprendre l'agonie ou la supplication des vivants, leur support de vie, le battement plus ou moins régulier de leur tambour vital.

« Vous pourrez prendre les fioles que Noxwell a mises de côté, je suis sûre que vous en ferez un très bon usage. A ce propos ! Nos soldats nous ont rapporté un joli morceau de chair d'Archeus. J'aimerai savoir si un affrontement aura bientôt lieu, si les humains prévoient quelques choses... Histoire de venir mettre notre petit grain de sable. Vous avez carte blanche, je ne veux que le résultat. Evitez tout de même que mort s'ensuive, ce pourrait être fâcheux. »

Sur ces derniers mots elle se redressa sans ressenti, le visage impassible, vide de toute expression. Elle allait pour s'en aller, lorsqu'une idée, ou plutôt l'idée d'une chose qu'elle avait oublié de faire, lui traversa l'esprit. Se ragenouillant presque contre le flanc gauche de Wiltor, elle lui prit avec délicatesse sa main droite et mutilée. Le garrot qui en empêchait l'hémorragie l'intéressa un moment - elle ne sembla pas se soucier de ce fameux ruban -, avant que ses doigts ne frôlent la plaie, brûlure sur l'ouverture béante et suintante. Puis, sans prévenir, elle lui empoigna violemment l'avant-bras, étrangla le sang poisseux et épais. Se penchant en avant, l'obligeant lui à se pencher vers le coté, elle lui plongea la main dans la flaque d'acide.

« Vous ne pensiez pas vous en tirer ainsi, tout de même ? »


[SUJET TERMINE]
Ce fut un plaisir de RP avec toi =p
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