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 Lorsque les jumelles entrent dans la danse... [Flashback]

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Mana Wenfall

Mana Wenfall
Championne Gladiatrice

MISSIVE ENVOYÉES : 7


Lorsque les jumelles entrent dans la danse... [Flashback] Vide
MessageSujet: Lorsque les jumelles entrent dans la danse... [Flashback]   Lorsque les jumelles entrent dans la danse... [Flashback] Icon_minitimeJeu 22 Avr - 9:24

Lorsque les jumelles entrent dans la danse... [Flashback] Bassev10



Des années auparavant...

La pluie qui tombait frénétiquement avait donné aux rues de la basse-ville un aspect de poisson luisant, et l'eau marron courait à toute vitesse entre les pavés inégaux qui lui servaient de sol. Si l'on regarde bien, on peut voir que l'eau n'est plus si marron de boue, elle est même orange ; rouge parfois. Et dans la brume épaisse de ce début de jour une silhouette danse, deux lames comme des longs rubans d'une tenue de ballet, elle danse, et sa danse est mortelle. Coupe, tranche, découpe, retranche, déchire, enfonce ses crocs dans la chair tendre et rougit par le froid, ou autre chose. Vraies bouchères aux doigts de fées les lames s'assemblent puis se repoussent, taillent, froides et professionnelles, et bientôt leur froid acier n'est plus de l'acier, il est chaud, mais c'est du sang. Elles semblent narguer leurs adversaires : « Voyez comme vos efforts sont inutiles ! Voyez comme ce que vous faites n'a pas de sens. Voyez comme vous êtes faible ! » et la provocation s'ajoute au désespoir. Les cris s'accentuent ; le tourbillon de lames de même. Elles sont seules actrices, les armures sont figurantes, les cris sont musique, la pluie spectatrice. La pluie qui tombe. Et la pluie tombe, la ville pleure. Ce soir un feu réchauffera les coeurs ; mais titillera la colère endormie, ces soldats aux couleurs d'Archeus ne seront plus que cendres jetées aux portes de la ville, comme des âmes encore sentinelles de ce bas-monde.

« Assez ! Soldats, cessez le combat ! »

L'ordre avait résonné dans les entrailles de la basse-ville, simple interjection grave mettant un terme court au ballet. Les jumelles se figèrent, sang et pluie se mêlant dans des sillons oranges pâles sur leur peau dure et tiède maintenant. Sans mot dire, elles se levèrent, méfiantes plus que menaçantes, fières plus qu'arrogantes.

« Guerrière des contrées de l'Arbre-Monde, que veux-tu ? »

Même voix, autre ton. Un humain, visière de casque relevée. Capuche sur la tête, couvrant le visage plus pour les regards que pour le temps, l'intéressée, lames jumelles en mains, se redressa, la pluie dégoulinant le long de ses cheveux et de sa peau pâle. Cette eau qui ne cessait de tomber depuis des jours et qui alourdissait ses vêtements, même à travers l'épaisse cape pourpre qui cachait son identité. C'était lourd, et on ne voyait rien, à cause de la capuche, dont le devant servait de gouttière à une eau qui s'en allait pour rejoindre le sol. La respiration haletante formait de petits nuages vaporeux qu'elle laissait disparaître avec son désarroi, grelottant malgré le feu que sa danse lui mettait aux joues.

« Je cherche le général Garen. Broke Garen, » finit-elle par dire, d'une voix qu'elle espérait claire et assurée.

Silence de mort. L'homme qui avait parlé, un haut gradé à en juger par sa tenue, s'avança d'un pas mesuré, le menton haut levé comme offensé par ces paroles. Les soldats formés en cercle, sans mot dire, sans regardèrent entre eux, visiblement gênés.

« Peut-être cherchez-vous à me provoquer, dit enfin l'homme d'un ton sec. Mais si ce n'est pas le cas, alors sachez, pour votre information personnelle, que le général Garen a péri l'hiver dernier lors d'une bataille contre votre peuple. »

Cette révélation ne sembla pas contrarier la jeune fille plus que cette eau qui s'écoulait le long de sa capuche et qui jouait avec ses nerfs. L'elfe, car s'en était une, et les oreilles longues et fines qui ressortaient de sa capuche ne pouvaient contredire cela, répliqua avec aisance et non sans une certaine arrogance :

« Je n'ai que faire de mon 'peuple'. Si le général Garen n'est plus parmi nous, alors je vous prie de me présenter personne tout aussi responsable. »

L'humain ne réagit pas tout de suite. Intrigué, il fit quelques pas vers la guerrière qui, instinctivement, en fit tout autant en arrière. Se penchant, il fit mine sans discrétion de regarder sous la lourde capuche de son interlocutrice.

« Et vous êtes … ?
- Vous savez, peut-être. Mana. Wenfall. Et je... »

Une exclamation plutôt surprise de l'homme coupa la jeune elfe dans son élan. Quelques rumeurs s'élevèrent parmi les soldats serrés sous la pluie.

« Suivez-moi, dans ce cas. » finit-il par dire, un léger sourire naissant sur se lèvres pâles.

A ces mots, il se retourna et la troupe se mit en marche dans un cliquetis d'armure. Un rapide regard en arrière, le temps d'un éclair, et une silhouette éphémère s'était déjà évaporée dans les ténèbres de cette fin de nuit. Mana serra les poings ; les jumelles retrouvèrent leurs places respectives et la cape rouge claqua dans le vent lorsqu'elle suivit ces humains, feignant d'ignorer ce que le hasard avait fait croire à ses yeux.
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Lorsque les jumelles entrent dans la danse... [Flashback]

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